De la paille en complément du bois

La paille au Danemark,et pourquoi pas en France en complément du bois ?

A la suite de la traduction du guide paille paru en Février 2021 et réalisé par les partenaires danois Food Bio Cluster du programme AgroBioHeat, nous vous proposons ici deux réalisations de chaufferie paille en France

A Rosières près de Troyes : en fonctionnement depuis 2011 deux chaudières Compte R :

  • une chaudière à bois de 4,5 MW, équipée d’un électrofiltre et d’un condenseur Scheuch qui permet de récupérer 600 kW supplémentaires de chaleur sur les fumées de la combustion du bois humide
  • une autre fonctionnant à la paille de 3,3 MW, équipée d’un économiseur à tubes de fumées et d’un filtre à manches Tecfidis.

En bref :

  • la consommation annuelle pour ces chaudières et de 9 à 10 000 tonnes de plaquettes forestières et à 4000 tonnes de paille par an, celle-ci est achetée dans un rayon de 30 km autour de la chaufferie soit 1% des 15 000 tonnes localement mobilisables. Le mix 2020 s’établissait à 51 % bois, 17 % paille et 32 % gaz.
  • la préservation de la matière organique du sol est assurée malgré l’exportation. En effet dans le secteur de Troyes, les sols permettent des rendements en paille élevés, de l’ordre de cinq tonnes par ha. La généralisation des couverts hivernaux et la disponibilité en compost permettent aujourd’hui de compenser ces exportations de matière organiques, de potassium et de phosphore. Le développement des techniques culturales simplifiées a aussi conduit les agriculteurs à vouloir davantage exporter les pailles pour faciliter le semis direct.
  • Si les cendres volantes sont évacuées en centre d’enfouissement, les 500 tonnes de cendres sous foyer du bois et de la paille sont mélangées et reprises par les fournisseurs de paille pour restitution aux sols agricoles. Les taux de cendres sur masse anhydre varient de 1 à 2 % pour le bois et de 5 à 7 % pour la paille.
  • La baisse du coût de l’énergie, relative au changement d’énergie qui devait initialement être assez conséquente au moment de l’émergence du projet, le prix du gaz était alors au plus haut, est actuellement due exclusivement au taux de TVA réduit. Le coût de l’énergie était en 2020 en moyenne de 74 €/MWh livré en sous-stations. Notons que ce prix bénéficie de la valorisation des quotas carbone auxquels la SEM Energie était soumise en raison de sa chaufferie gaz de plus 20 MW. Sans la mise en place de ce projet, la SEM énergie aurait des quotas de CO2 à acheter.

Lire le reportage de Bioenergie Promotion ici

A Poitiers : La chaufferie paille du Dolmen -4,5 MW – exploitée par Dalkia et récemment inaugurée. Avec quelques modifications apportées par le constructeur : les 6000 tonnes de paille annuelles prélevées dans un rayon de 50km sont démêlées au broyeur, et non en bottes tranchées pour une combustion plus régulière. Les grilles de foyer sont ici refroidies à eau, et non-plus seulement à l’air, pour éviter les mâchefers. Les chambres de combustion et les échangeurs sont surdimensionnés pour limiter d’une part la production d’oxyde d’azote, et d’autre part l’impact de la sédimentation des poussières sur la performance des échangeurs. Le filtre à manches et l’économiseur sont installés systématiquement comme cela avait été déjà le cas à Rosières. Les 300 tonnes de cendres générées par an sont préalablement analysées et filtrées avant l’amendement.

Article Inauguration de la chaudière Grand Poitiers

Pour en savoir plus site Agrobioheat et la carte des retours d’expérience – Observatoire Agrobioheat

Dans la série des guides de références Agrobioheat, voir le guide « Des résidus de maïs à l’énergie » rédigé par UABIO et CERTH

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